L'origine de la langue française La langue-mère : le latin Gaulois : venus d'une région correspondant à Bavière et Bohème. Installés vers 500 avant JC.
Conquête romaine : 50 avant JC. Le gaulois survit jusqu'au 4 siècle. Le latin devient progressivement langue officielle. Le gaulois demeure la langue maternelle. Des termes, surtout ruraux, en témoignent (
charrue, ruche, boue, lieue, brasserie, char, charpente...).
Latin tardif ( latin classique)
- expressions familières (tête < `pot cassé') ;
- diminutifs (auris auricula oreille)
- disparition de la déclinaison, apparition des articles, généralisation des prépositions, nouvelles formes du futur...
Influence du germanique Lors de l'invasion franque de Clovis (534), surtout au Nord, la langue dominée (latin) reste la langue officielle (en particulier religieuse). Mots d'origine francique :
marquis, maréchal, blé, orgueil, guerre, trève, blanc, bleu... Disparition de certaines consonnes entre voyelles (
sudare suer, mais
sudar en espagnol). Suivent deux siècles de luttes internes : formation de nombreux dialectes.
Officialisation du français 9 siècle : avec Charlemagne, formation des élites au latin classique. L'écart avec la langue de tous les jours -
rustica romana lingua - amène les évêques en 813 à conseiller aux prêtres de faire leurs sermons en langue familière (ou
langue vernaculaire du latin
vernaculus `indigène, domestique' de
verna `esclave né dans la maison'). Premier texte en vernaculaire : la partie française des serments de Strasbourg (842), préliminaires de la partition de l'empire de Charlemagne entre ses petits-fils.
Ancien et moyen français Ancien français : ensemble des formes du français parlé et écrit entre le 9 et la fin du 13 siècle au nord de la Loire (opposition
langue d'oil /
langue d'oc). Série de dialectes oraux (picard, champenois, orléanais, wallon, lorrain, anglo-normand, normand, `francien', etc.) et de versions écrites dialectalisées (les écrits ne sont pas purement dialectaux, la majorité des formes peuvent être comprises dans les autres dialectes).
Co-linguisme : les `clercs', religieux ou lettrés, étaient au moins trilingues (dialecte maternel, français, latin).
Ancien français `classique' (
Chanson de Roland, romans de Chrétien de Troyes), marquée par les traits d'une région (centre : l'Ile-de-France).
Moyen-français (14 -15 siècle) : disparition des déclinaisons, structuration sujet-verbe-objet. Sujet souvent encore omis.
Mise en place d'une communauté linguistique 16 siècle : la langue littéraire, devenue la langue du roi, domine les dialectes. Par ailleurs, l'invention de l'imprimerie (1460-70 en France) favorise la progression de l'écrit. L'emploi du sujet devient la règle.
Le latin cesse d'être la langue de l'administration sous François 1 . Edit de Villers-Cotterêts (1539) :
Nous voulons doresnavant que tous arrestz ensemble toutes aultres procedures soient des cours souveraines ou aultres... soient de registres, enquetes, contratz... soient prononces, enregistrez et deliverez aux parties en langage maternel françois et non aultrement. Premières grammaires vers 1520-1530. 1606 : premier dictionnaire décrivant des mots français en français.
17 siècle : instauration d'une norme explicite et stricte. Création de l'Académie française (1635) avec pour mission :
donner des règles certaines à notre langue, et ... la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences.
Unification linguistique Le latin reste langue de l'enseignement jusqu'à la Révolution (les thèses se soutiennent en latin jusqu'à la fin du 19 siècle) et langue du culte jusqu'en 1960.
La Révolution prône l'éradication des patois qui tiennent les citoyens à l'écart de la vie publique. La scolarisation obligatoire (1852) accentue l'unification linguistique.
Le tournant révolutionnaire Bertrand Barère (27 janvier 1794) : Le fédéralisme et la superstition parlent bas breton ; l'émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-révolution parle italien, et le fanatisme parle basque.
Grégoire (4 juin 1794) Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et la nécessité d'universaliser la langue française.
Loi du 2 thermidor an II (20 juillet 1794) : nul acte public ne pourra, dans quelque partie que ce soit du territoire de la République, être écrit qu'en langue française. [Cette loi interdit] l'enregistrement d'aucun acte, même sous seing privé, s'il n'est en langue française.
L'école de la 3 République condamne l'emploi des langues régionales. La régression massive se fait en deux temps : dans les villes autour de 1914, dans les campagnes après 1945.
Les langues de France métropolitaine Basqueen 1996, 60 000 locuteurs actifs, 150 000 locuteurs passifs, soit 1/4 de la population du pays basque nord.
Bretonen 1997, 240 000 bretonnants, 20% de la population.
Allemanden 1997, 62% des Alsaciens déclarent parler l'allemand (sur-estimation). En Lorraine, autour de 250 000 locuteurs.
Flamand30 à 100 000 locuteurs autour de Dunkerque.
CorsePas de recherche d'unification, mais d'intercompréhension. En 1998, lycéens de seconde et première : 60% entendent parler le corse chez eux, 20 à 35% le parlent.
Occitan6 dialectes (gascon, languedocien, provençal, vivaro-alpin, auvergnat, limousin). 2 à 3 millions de locuteurs (> 50 ans, pour la plupart) sur 14 à 15 millions d'habitants.
CatalanEn 1997, dans les Pyrénées-Orientales, 54% disaient le comprendre, 34% le parler.
Franco-provencal(Suisse romande, Val d'Aoste, Savoie...).
Autresberbère (1 million de locuteurs), arabe dialectal magrébin (3 à 4 millions), arménien occidental.
Langues de France métropolitaine: proximités latin | vita | nepote(m) | stel(l)a | populu(m) | patre(m) | cantant |
français | vie | neveu | étoile | peuple | père | chantent |
franco-provençal | via | nevou | teyla | poplo | pare | i tsanton' |
occitan | vida | nebòt | estèla | pòble | paire | cantan |
catalan | vida | nebot | estella | poble | pare | canten |
corse | vita | nipote | stella | populu | padre | cantanu |
Langues d'outre-mer Créoles à base lexicale française : Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion, Haïti, Sainte-Lucie, Seychelles, Maurice.
Guyane : créole guyanais, 6 langues amérindiennes, créoles à base lexicale anglaise ou anglo-portugaise.
Nouvelle Calédonie : vingt-huit langues mélanésiennes (cloisonnement du relief + structures de clans et de chefferies), une langue polynésienne.
Tahiti : langues polynésiennes.
Saint-Martin (dépendant de la Guadeloupe) : anglais comme langue maternelle.
Mayotte : langue bantoue, et langue austronésienne.
Enseignement des langues minoritaires En 1997
Langue | collège + lycée |
Basque | 2 205 |
Breton | 4 562 |
Catalan | 1 832 |
Corse | 6 887 |
Gallo | 455 |
Langues mélanésiennes | 3 100 |
Occitan | 14 523 |
Tahitien | 5 980 |
Total | 39 089 |
Les candidats présentant une langue minoritaire autre que l'allemand au bac étaient 4 810 en 1997 (allemand : 4 328).
Présence dans les programmes de France 3 en 1999 en pourcentage de la production locale : Bretagne 18% ; Alsace 15% ; Provence-Alpes-Côte d'Azur 7% ; Aquitaine (basque) 2,5% ; Acquitaine (occitan) 0% ; Midi-Pyréenées et Languedoc-Roussillon (occitan + catalan) 5% ; Corse 8%